Christophe
Pardon

L'enfant

L'enfant

Seul en scène
50 min
à partir de 14 ans
Texte et jeu : Christophe Pardon
Regard extérieur : Alain Bauguil

« J’ai devant les yeux l’image de ce petit garçon que j’étais. Il me regarde… »

Lorsque le comédien sort de scène, qu’il se retrouve dans sa loge face à lui-même, il remet toute sa vie en question. Il chemine alors au travers d’un rêve, rencontrant différents personnages qui sont autant d’incarnations de ses doutes, peurs mais aussi espoirs. Il tente de retrouver cette spontanéité, cette fraicheur, cette innocence de l’enfant qu’il était.

C’est une réflexion, non dénuée d’humour, d’émotion et parfois même d’autodérision, sur le pouvoir, le sexe, l’amour ; de manière générale sur notre rapport avec les autres, avec soi.

Genèse

Ayant pratiqué le théâtre en amateur durant plusieurs années dans des pièces comme Scène de chasse en Bavière de Martin Speer, Théâtre en décomposition de Mattei Visniec ou Théâtre de poche de Jean Cocteau, mon envie de me produire sur scène, en tant que comédien professionnel cette fois-ci, devînt pressante. La vie, les choix que j’avais dû faire m’avaient éloigné des planches et le seul moyen pour moi d’y remonter était d’écrire et d’interpréter mon propre spectacle. Ainsi est né l’enfant.

J’écris le texte avec l’aide de Bruno Allaigre, qui devient mon oreille extérieure, et parle de mon projet à Alain Bauguil. J’avais le sentiment profond que c’était bien là, dans son beau théâtre du Fenouillet, intime et chaleureux, qu’allait venir au monde mon premier seul en scène. Alain ne me connaissait pas, il m’a pourtant fait confiance. Il a lu le texte et m’a ouvert grand les portes de son théâtre pour une résidence de travail.

L'enfant

©Lilian Sabatier

L'enfant

©Lilian Sabatier

Note d’intention

L’enfant c’est l’histoire d’un homme tiraillé entre son envie de se réconcilier avec son enfant intérieur, créateur, et son désir de mûrir, de grandir, d’être un homme responsable de sa vie et de ses actes. La naissance est un passage et l’enfant est l’histoire d’un passage, le passage d’un état à un autre. Qui n’a pas encore assez vécu – mais est-ce réellement une question d’âge ? – pour avoir traversé ces moments de mort et/ou de renaissance symbolique, ces chemins que parfois la vie nous mène à emprunter (si toutefois on se pose un minimum de questions sur soi et notre implication dans le monde qui nous entoure) ? C’est là, je crois que ce spectacle peut toucher. L’enfant parle à chacun de nous.

Même si je ne pourrai jamais l’éprouver dans ma chair, je sais que mettre au monde un enfant ne se fait pas sans douleur. Toute la difficulté pour moi avec cet enfant était de prendre suffisamment de recul pour le porter au devant de la scène sans un amour exclusif, trop cloisonnant. Je me devais de l'accompagner sous le regard des autres, qu’il fasse sa place parmi eux, avec toute la tendresse, la bienveillance d’un père et bien naturellement l’inquiétude et le doute aussi.

Créer l’enfant n’a pas été une démarche égotiste, même si je pense qu’un artiste crée d’abord pour lui-même, par nécessité, parce qu’en dépeignant son propre cœur il arrive à dépeindre mieux encore le cœur humain. L'enfant est avant tout une envie de partage ; le partage d’une expérience, d’une réflexion, de sensations. L’enfant est l’allié de l’homme, le porteur du message que chacun attend. Il restitue une identité et le goût de vivre. Son message est universel. Il n’apporte pas de réponse (il interroge plutôt, c’est un enfant), et il adopte une vision, une attitude sur le monde. Il ne juge pas. Il n’accuse pas. Il peut cependant être le reflet de celui ou de celle qui le regarde dans les yeux. N’est-ce pas là le rôle du théâtre, comme celui de l’art, de l’acte créateur, pacificateur des âmes et des passions, que celui de nous interroger tout comme celui de nous divertir ? L’enfant répond à ces deux exigences.

Alain Bauguil

En 1965, comédien et metteur en scène, Alain Bauguil fonde à Lyon, avec sa Compagnie du Tournemire, le Théâtre de l’Ouest Lyonnais aujourd’hui Théâtre du Point du Jour. Il devient, à partir de 1975, directeur de la Maison de la Culture le Corbusier à Firminy pour une durée de 9 ans. Il construit et ouvre le Théâtre Le Fenouillet en 1984. Il rompt avec la culture institutionnelle et crée un lieu artisan, une maison d’acteur et d’action artistique en Drôme provençale et rurale.

Devenu Toit du comédien, Le Fenouillet accueille chaque année une vingtaine de compagnies en résidence de création. Depuis, Alain n’a pas cessé de créer et d’écrire ses textes (Bonjour la vie, Rétroviseur..), d’adapter des auteurs : Giono, Maupassant, Gogol, Pirandello, Fromentin, Cendrars, Dario Fo, Zola, Abdel Kader Djemaï, … De mettre en scène et de diriger des comédiens dans les créations du Fenouillet.

En 2000, le théâtre hors les murs avec « Le théâtre chez l’habitant » voit le jour avec plus de 700 représentations en Drôme et en France. En 2012, « les Tréteaux du Fenouillet » sillonnent villages et Châteaux de la Drôme et de la Provence avec les créations de la Cie Alain Bauguil : Du Front à la Ferme et de la Ferme au Front, La Nuit des Rois, Le Malade Imaginaire et Ubu roi en 2015. Tout au long de sa carrière, Alain Bauguil a également été acteur pour la télévision et le cinéma. Il a notamment tourné avec Claude Barma, Maurice Friedland, Robert Enrico, Gabriel Axel, Michel Favard, Claude Chabrol, …

L'enfant

©Lilian Sabatier

Presse

« Dans la peau de plusieurs personnages, Christophe Pardon a changé de visage, d’expression et de jeu d’acteur durant tout son spectacle. C’est avec talent qu’il nous a dévoilé toutes les facettes d’un jeune artiste perdu et en plein questionnement existentiel. Un coup le « führer », puis un mec sans vergogne assumant son penchant pour le sexe, en finissant par une femme fragile. Il nous a démontré son talent pour jouer des rôles tous complètement différents, nous faisant oublier qui il est vraiment, tellement ses traits, gestes et paroles changent.
A l’aube de sa carrière, Christophe est déjà un brillant comédien. Nous ne pouvons qu’attendre avec impatience la suite de son parcours pour le voir grandir encore et toujours au fil de ses expériences. »

Marina Cheynet, gare-a-coulisses.over-blog.com

« Christophe Pardon a su dès les premières secondes nous embarquer dans son histoire, preuve s’il en est de la solidité de cette pièce. (…). La mise en scène, sobre, s’efface derrière le propos. »

Le Dauphiné Libéré

Extraits

L'enfant

©Lilian Sabatier

Le dictateur : « ... Qu’avez vous cru mes chers petits ? Que j’avancerais vers vous en claquant le talon de mes bottes ? Que je me présenterais en tenue miliaire, le poitrail couvert de médailles ? Non ! Je porte un costume cravate, je souris et je sers des mains. »…

Le mâle : « … Ah ! Chut ! Tu entends ? Non ? Tu n’entends pas cet appel sensuel et langoureux ? Ce doux chant de sirène qui ne demande qu’à ce que tu mènes tes pas jusqu’à lui ? N’entends tu pas l’appel de la chatte ? Laisse toi guider par lui. Tu permets que je parodie Dom Juan ? « Pour moi cet appel me ravit partout où je l’entends et je cède facilement à cette douce violence dont il m’entraîne ». Ah ! Putain ! C’est le seul endroit où je me sente bien sur cette terre : la chatte, the pussy comme disent les anglais. El cono ! »…

L'enfant

©Lilian Sabatier

L'enfant

©Lilian Sabatier

La femme : … « Mais aujourd’hui je suis fatiguée. Fatiguée de porter le masque des apparences, de faire semblant. Alors oui ! J’assume mon rôle de femme ; oui ! J’assume ma féminité, mais pas cette image que nous renvoient les magazines et la publicité. Et puis ce corps, ce corps que l’on glorifie. (…) Etre désirable. Séduire l’homme qui bien souvent confond amour et désir justement. »…

L’alter égo : « Bravo ! Quel acteur ! Quel comédien ! On l’applaudit bien fort s’il vous plaît !... Non, non, je plaisante. C’est nul !... Te voilà certainement dans ton plus mauvais rôle. Fais gaffe, tout le monde te regarde ! »…

L'enfant

©Lilian Sabatier

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